Le Théâtre de l’Opsis s’est donné en 1984 la double mission de porter un regard neuf sur les textes classiques et de faire découvrir des textes d’auteurs et d’autrices contemporain.e.s étranger.ère.s aux spectateurs et spectatrices québécois.e.s. Afin de permettre une recherche dramaturgique plus poussée, Luce Pelletier, directrice générale et artistique de la compagnie depuis 1994, a mis en place des cycles artistiques d’une durée de quatre ans.
Le travail de la compagnie est caractérisé par une volonté d’offrir des spectacles hautement achevés sur le plan artistique. Le Théâtre de l’Opsis crée des textes qui portent une véritable réflexion sur la vie, sur l’art; des textes denses qui exigent une importante période de recherche et d’exploration.
À une époque où le théâtre est de plus en plus tourné vers l’image, le Théâtre de l’Opsis tient à donner priorité à la parole d’auteurs et d’autrices et la direction d’acteurs et d’actrices.
Un théâtre qui refuse la gratuité, où la forme est au service du contenu et non l’inverse. Un théâtre où la théâtralité ne se dissimule pas, mais s’affiche!
Cycle des territoires féminins
Le Théâtre de l’Opsis a amorcé en 2019 son Cycle des territoires féminins avec la pièce Les serpents de Marie NDiaye et devait présenter À la rencontre des écritures féminines, une série de lectures publiques présentée en partenariat avec les Maisons de la Culture, en mars et avril 2020, mais la crise sanitaire en a malheureusement voulu autrement. La suite du cycle s'est heureusement poursuivi avec That moment - Le pays des cons de l'autrice moldave Nicoleta Esinencu, présenté à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier à l'automne 2020 et à l'hiver 2021. Puis, Rita au désert d'Isabelle Leblanc a conquis le public du Théâtre de Quat'Sous ainsi que celui de La Colline - théâtre national à Paris. Et finalement, Sucré seize (huit filles) de Suzie Bastien a fait le tour des maisons de la culture de Montréal.
Direction artistique
Le Théâtre de l’Opsis est né de la volonté d’une poignée de diplômés en théâtre qui, du haut de leurs vingt ans, voulaient révolutionner le milieu théâtral. Nous étions unis par une immense passion pour les textes, pour les mots qui résonnent dans une salle de théâtre et qui ont le pouvoir de faire réfléchir et de bouleverser. Le théâtre classique était alors à son apogée dans les institutions théâtrales ; nous avons décidé de nous l’approprier. Le théâtre contemporain étranger était trop peu représenté sur les scènes québécoises ; nous avons plongé dans ces textes venus du monde entier.
La base artistique du Théâtre de l’Opsis était posée. Il suffisait de se laisser entraîner par ces deux pôles de recherche et de s’immerger dans l’univers des auteurs pour y apporter notre griffe afin de les présenter à un public près de nous.
Le dialogue ainsi amorcé, il se poursuit depuis 1984.
Un théâtre qui refuse la gratuité, où la forme est au service du contenu et non l’inverse. Un théâtre où la théâtralité ne se dissimule pas, mais s’affiche!
Certes, le mandat artistique s’est quelque peu modifié au fil des années. D’autres joueurs se sont mis de la partie et les classiques sont revus et visités sous toutes sortes de formes, tandis que les textes contemporains étrangers pullulent. Il faut donc aller plus loin, pousser le regard dans des endroits non encore explorés afin de trouver des auteurs dont la voix ne s’est pas fait entendre au Québec. Il faut amener sur scène de grands auteurs classiques qui n’ont pas trouvé de vitrines. Il faut surtout, encore et toujours, porter sur scène des propos qui nous interpellent et les communiquer aux spectateurs.
L’avenir se dessine dans cette lignée. 30 ans… tant de compagnies nées dans les années 80 se sont éteintes, par épuisement des troupes. Il n’est pas facile pour les compagnies de théâtre itinérantes de grandir et de se consolider. Bâti sur la passion pour le théâtre et son envie de la partager, le Théâtre de l’Opsis est encore là et compte bien souffler encore d’innombrables bougies.